Marie-Louise d'Haïti

Marie Louise Coidavid naquit en 1778, sur l'habitation Bredou, commune de Ouanaminthe. Née de parents libres, elle put apprendre à lire et à écrire. Vers cette même époque, celui qui devait devenir son époux, encore adolescent, combattait vaillamment à Savannah et se faisait déjà remarquer par son extraordinaire courage.

Le 15 juillet 1793, Marie Louise Coidavid épousait Henry Christophe. Femme d'officier, la vie agitée des camps ne donne aucun répit à Marie Louise. La voilà obligée de connaître avec son époux les hasards de la guerre, qui la forcent à le suivre d'une ville à l'autre et le plus souvent à se cacher afin de ne pas être comme Sanite Bélair un otage précieux entre les mains de l'ennemi.

Pendant la guerre civile entre Toussaint et Rigaud, Marie Louise trouve pour la première fois un champ d'action où se manifestera son ardente charité. Beaucoup de prisonniers n'eurent la vie sauve que grâce à son intervention. Les évènements se précipitent à Saint Domingue: c'est l'arrivée de la flotte française et la décision de Christophe de réduire la ville en cendres pour empêcher l'entrée des français.

Elle alla se cacher avec ses enfants sur les sommets inaccessibles des Cahos où se trouvaient déjà Suzanne Louverture, Marie Claire Heureuse et Sanite Bélair.

Le premier janvier 1805, nous retrouvons Marie Louise assistant aux Gonaïves aux cérémonies du premier anniversaire de l'indépendance.

Mais la paix de 1804-1805 n'était qu'une trêve. Les évènements politiques redoublent encore et viennent à nouveau troubler son existence: l'assassinat du Pont-Rouge, la scission entre le Nord et l'Ouest, l'élection de Christophe à la présidence, l'établissement de la monarchie.

Isolée, accablée par un impitoyable destin, cette femme qui a tout perdu dresse cependant la tête devant l'orage. Elle fait appel à sa soeur, Mme Pierrot qui obtient de Boyer l'autorisation de la rejoindre à Pise. Et c'est dans les bras de sa soeur qu'elle mourut à l'âge de 73 ans, le 14 mars 1851.